Au Chili, l’état d’urgence a été décrété par la présidente Michelle Bachelet et un couvre-feu est en cours la nuit. Des inondations inhabituelles ont dévasté une partie de la région Nord, celle du désert d’Atacama, faisait plus de 10 victimes et une vingtaine de disparus. Les autorités estiment qu’il faudra entre 4 et 6 semaines pour nettoyer les villes touchées par ces pluies et ces avalanches de boue, tandis qu’une polémique enfle déjà sur le rôle de l’Etat dans la prévention de cette catastrophe.

Des maisons ensevelies sous un mètre de boue, entre des roches et des planches de bois. Dans le désert le plus aride du monde, il a plu en un jour la quantité d’eau normalement reçue en un an. Une catastrophe annoncée par un météorologue américain, trois jours avant ces pluies torrentielles, mais aussi par la direction de la Météorologie nationale chilienne qui accuse le Bureau national des urgences de ne pas avoir pris la mesure de sa recommandation. Dans le désert d’Atacama en proie à la sécheresse, les autorités s’étaient même dans un premier temps réjouies de ses pluies, rapporte notre correspondante à Santiago, Laurie Fachaux. La région d’Atacama est connue pour le désert du même nom, considéré comme le plus aride au monde. Les dernières inondations dans cette zone datent de 1997.

De par sa situation géographique, le désert d’Atacama est également un site exceptionnel pour l’observation du ciel en raison de la sécheresse extrême du lieu ainsi que de la très faible pollution lumineuse.

Plusieurs observatoires astronomiques, parmi les plus importants du monde, y sont implantés.

La compagnie minière publique chilienne Codelco, plus importante société productrice de cuivre au monde, a par ailleurs été affectée par les pluies et dû interrompre provisoirement ses activités d’extraction dans la zone.

Dans un communiqué publié jeudi, Codelco – qui produit 11% du cuivre mondial soit 5,6 millions de tonnes annuelles – a indiqué que l’activité dans certains secteurs de la mine « resterait paralysée » car les conditions actuelles « ne donnent pas les garanties nécessaires à la sécurité du personnel ».